Dans quelques jours, nous allons célébrer la fête de la Toussaint.
C’est l’occasion pour chacun de s’interroger sur la sainteté.
Deux visions diamétralement opposées s’affrontent.
La première consiste à entonner avec le chanteur Michel Polnareff, « nous irons tous au paradis ». La seconde, comme semblait l’indiquer
l’image du « chameau et de l’aiguille », que seuls quelques-uns sont élus.
Par ces deux visions, nous avons un enseignement à recevoir afin de nous guider vers notre vocation à la sainteté. Nous sommes tous appelés à la sainteté, comme l’affirme le concile Vatican II.
Le Christ aux bras étroits.
Cette phrase résume une vision chrétienne du salut comme étroite,
difficile, voire impossible.
Derrière cela, c’est le jansénisme qui, en profondeur, nous a façonné : nous pensons, sans le dire véritablement, mais en agissant pratiquement dans ce sens que le salut est notre œuvre.
Combien de fois nos imperfections, nos péchés, nos manquements nous accablent et nous font croire que nous n’y arriverons pas ?
Mon expérience de la confession, pour moi-même et quand je célèbre ce sacrement, me montre l’emprise de la culpabilité et de la honte.
N’oublions pas que si le Christ nous libère, nous sommes vraiment libres.
C’est un changement profond de paradigme que nous avons à vivre :
accueillir le salut qui nous est offert par le Christ et le déployer dans toute notre vie.
Arrêtons de croire que par nos efforts et nos petits muscles, nous allons édifier notre vie spirituelle.
Efforts et petits muscles sont à mettre au service de ce que notre baptême a fait de nous :
Des participants de la nature divine par le Christ.
Je vis une foule immense.
Le livre de l’Apocalypse nous décrit la cour céleste comme une foule immense que nul ne peut dénombrer.
Ce n’est pas tout à fait la vision de Michel Polnareff qui, au demeurant, a la vertu de parler du paradis.
L’Apocalypse nous parle du Ciel tel qu’il nous est révélé.
Je ne souhaite pas m’arrêter aux questions théologiques de l’enfer et du purgatoire bien que cela soit nécessaire mais m’arrêter, en cette fête de la Toussaint, sur cette foule immense.
Notre espérance est en question, croyons-nous que Dieu désir nous
sauver personnellement et que par là notre vie en soit transformée ?
Notre vie est une victoire acquise par le Christ où la Vie triomphe de la mort, où l’Amour triomphe de la haine et la Vérité de l’obscurité.
Mais les autres qu’en est-il ?
Nous cataloguons, nous excluons, nous jugeons… c’est une véritable limite pour notre espérance.
Le théologien Urs von Balthasar, dans son livre « Espérer pour tous », nous invite à élargir notre espérance.
C’est peut-être la question qui nous est posée en cette fête.