II. L’icône
B. Description de l’icône de l’église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours
Cette icône de Notre-Dame du Perpétuel Secours est la célèbre icône qui se trouve actuellement à Rome dans l’église des Rédemptoristes. L’icône a été récemment restaurée, les couronnes, qui étaient un ajout du XIXème siècle, ont été supprimées. C’est donc l’icône restaurée que nous proposons à votre contemplation.
L’icône de Notre-Dame du Perpétuel Secours est particulièrement riche en symboles. Ce symbolisme nous paraîtra plus évident si nous nous rappelons comment cette icône est appelée par les orientaux : l’icône de la Vierge de la Passion. Voilà la clé pour comprendre toute la signification spirituelle de cette icône.
L’or est une matière qui ne rouille ni ne se détériore ; cette couleur est donc bien adaptée pour symboliser la lumière incréée ; ainsi par cette couleur or du fond, l’artiste a voulu symboliser l’éternelle présence de Dieu, source de toute bonté.
Les lettres sont les premières et dernières lettres des noms des personnages représentés :
- A la droite de la tête de l’Enfant-Jésus : IC-KC = Iesous Christos
- En haut de part et d’autre de la tête de la Sainte Vierge : MP-OY = Mater Theou (Mère de Dieu)
- Juste au-dessus de l’ange de gauche : OAM = Arkangelos Mikael
- Juste au-dessus de l’ange de droite : OAG = Arkangelos Gabriel
Ces deux archanges par la signification de leur nom (Qui est comme Dieu ? pour Saint Michel et Dieu est ma force pour Gabriel) sont bien à leur place ici car la Passion est une victoire de Dieu sur le péché et la mort malgré l’apparente défaite.
La Sainte Vierge est revêtue d’un vêtement rouge-brun légèrement violacé, couleur de la pourpre royale et d’un manteau bleu qui lui couvre la tête et signifie la tristesse. L’étoile sur le sommet rappelle la virginité de Marie.
L’Enfant-Jésus est habillé en roi : il est le Christ-Roi de l’univers et le Seigneur de la mort et de la résurrection, son manteau en couleur de feu, symbole de la divinité, et sa tunique verte évoque la vie.
A droite et à gauche de la Vierge et de l’Enfant-Jésus, nous voyons deux archanges portant chacun des instruments de la passion. Nous comprenons pourquoi cette icône s’appelle aussi icône de la Vierge de la Passion chez les orientaux. Saint Michel porte la lance et le roseau au bout duquel un bourreau fixa une éponge imbibée de vinaigre. Saint Gabriel porte la croix et 4 clous.
Venons-en aux personnages principaux : la Vierge semble nous regarder alors que l’Enfant-Jésus a son regard, un regard dans lequel nous lisons l’angoisse et la peur, tourné vers la croix présentée par Saint Gabriel. En outre, les mains de Jésus sont fortement accrochées à la main droite de la Vierge Marie. Le symbolisme est évident : l’Enfant-Jésus est comme apeuré par la perspective de sa passion et se réfugie auprès de sa Mère sur laquelle il sait qu’il peut compter.
La sandale détachée est interprétée comme signe de la peur de Jésus. Mais nous pouvons donner à ce détail un sens plus profond si l’on se rappelle la coutume juive mentionnée dans le livre de Ruth (4,7) :
L’enlèvement de la sandale signifie qu’on rentre en possession d’un héritage. Et bien, par sa passion, le Christ a racheté le genre humain et l’a libéré du démon en payant une dette d’amour à Dieu. Ainsi cette sandale détachée nous donne la certitude que Jésus ayant payé pour tous nos péchés, nous sauve et nous ouvre les portes du paradis.