Message du curé suite au rapport de la CIASE sur les abus sexuels dans l’Eglise

La Conférence des Evêques de France et la Conférence des Religieux et Religieuses de France avaient
 demandé à M. Jean-Marc Sauvé, vice-président honoraire du Conseil d’État, de présider, constituer et piloter une Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE).

 

Et le rapport de la CIASE (dit aussi rapport ” Sauvé “, du nom de son président) vient d’être publié. Il comprend 548 pages. Une synthèse de ce rapport en 48 pages a aussi été publiée et intègre les 45 recommandations de la CIASE pour l’avenir.

 

Grâce à l’enquête en population générale menée par l’Ifop et l’Inserm auprès de 28 010 adultes (enquête demandée par la CIASE), il ressort une estimation de l’ordre de 216 000 victimes abusées par des clercs religieux ou religieuses, et cette estimation serait de 330 000 victimes si on ajoute les victimes des laïcs en mission dans l’Église. Après le cadre familial ou amical (l’Inserm a étudié le phénomène des abus sexuels par milieux de vie, et il apparaît que la famille et le monde des amis de la famille sont, pour 50% environ des victimes mineures, le premier lieu d’une agression sexuelle), l’Église Catholique arrive ensuite en tête des lieux de violences sexuelles devant d’autres institutions comme par exemple l’Éducation Nationale.

 

Face à l’ampleur du phénomène des violences et agressions sexuelles mises au jour aujourd’hui au sein de l’Église Catholique par la Commission, nous ne pouvons que rejoindre Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France lorsqu’il écrit : « Notre pensée et notre immense peine, comme femmes et hommes, comme évêques ou supérieures et supérieurs d’instituts religieux, vont avant tout aux personnes victimes ; celles qui ont pu parler, celles qui n’ont pu le faire encore ou ne le pourront jamais et celles qui sont mortes. Rien ne peut justifier qu’elles n’aient pas été entendues, crues, soutenues, ni que la plupart des coupables n’aient pas été signalés et jugés ».

 

Mgr Éric de Moulins-Beaufort encourage vivement l’ensemble de l’Église Catholique en France (paroisses, mouvements, communautés religieuses, etc.) à prendre connaissance du rapport de la CIASE, aussi douloureux soit-il, et à inviter leurs membres à en parler les uns avec les autres : « C’est là notre devoir moral pour les personnes victimes et leurs proches et aussi pour les générations à venir : regarder cette terrible réalité pour pouvoir ensemble y faire face et travailler à une Église plus digne de l’humanité et du Christ qu’elle annonce. »

 

Pour tous ceux qui les souhaiteraient, l’Équipe d’Animation Pastorale (EAP) pourrait mettre en place un groupe de parole (et/ou de travail) concernant nos paroisses d’Asnières-Centre. Je vous invite à exprimer vos souhaits aux membres de l’EAP (voir la page) .

 

À la suite de notre évêque, je rappelle que « tous ceux qui le souhaitent et qui portent le poids et la blessure d’un abus subi peuvent prendre contact avec la cellule d’écoute mise en place dans notre diocèse en 2016 afin d’entendre et d’accompagner les personnes victimes et leurs proches. Cette cellule est constituée de professionnels (avocat, médecin, psychologue, conseillère conjugale) qui les recevront sans tarder (ecoutevictime@diocese92.fr – 06 81 74 23 44). N’hésitez pas à le faire savoir autour de vous pour que personne ne demeure prisonnier du silence et du traumatisme d’un abus subi ».

 

Comme l’écrit notre évêque, Mgr Matthieu Rougé, dans un message adressé aux chrétiens du diocèse « dans le diocèse de Nanterre, comme dans les autres diocèses, du travail est accompli depuis plusieurs années pour que l’Église soit une maison sûre : formation régulière de tous les éducateurs, prêtres et laïcs, à une juste attitude envers tous, en particulier les plus jeunes et les plus fragiles ; collaboration avec les autorités judiciaires ; rappel régulier des bonnes pratiques ; aménagement des locaux pour que tout s’y passe au grand jour. Avec toute notre société, nous allons poursuivre et intensifier ces efforts en fonction des nombreuses recommandations de la CIASE ».