par le Père Didier Rapin
Curé des paroisses Sainte-Geneviève et Notre-Dame du Perpétuel-Secours
Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !
Voici Pâques où nous fêtons la résurrection de Jésus le Christ, Dieu fait homme ! La résurrection est le cœur de la foi chrétienne au point que saint Paul peut dire : “Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vide” (1 Corinthiens 15, 14). Sans la résurrection de Jésus, il n’y aurait pas d’Évangile, pas de chrétiens, pas de prêtres, pas de cathédrales, pas d’Église aujourd’hui !
Lorsque les femmes, au matin de Pâques, trouvent le tombeau vide, ce tombeau où le corps de Jésus avait été déposé, après sa mort sur la croix, ni elles ni les disciples ne pensent qu’il est “ressuscité”. Le tombeau vide n’est pas à lui seul une preuve de la résurrection. La résurrection est un événement unique dans l’histoire de l’humanité, et qui est attesté par des femmes et hommes qui ont connus Jésus avant sa mort, et qui se trouvent face à face à Jésus vivant et transfiguré, après sa mort.
La résurrection n’est pas une affabulation des femmes, ou une projection de la conscience des disciples, encore moins une supercherie de leur part pour faire croire qu’il est revenu à la vie, et surtout pas un simple ressenti de sa présence dans leur cœur. Avant son Ascension, la relation entre le Christ ressuscité et les disciples n’est pas seulement une expérience intérieure, dans le cœur des disciples, mais bien un face à face extérieure où il se donne à voir !
“C’est lui, Jésus qui leur apparaît maintenant dans son corps glorieux comme le dit diversement et unanimement la finale de chaque récit évangélique (Matthieu 28 ; Marc 16 ; Luc 24 ; Jean 20-21). Jésus ressuscité fait fi des contraintes spatio-temporelles de notre monde. Mais il est reconnaissable dans une humanité transfigurée” comme le rappelle l’exégète Chantal Reynier.
Comme l’écrit Mgr Garnier, “la résurrection n’est pas le prolongement temporaire de la vie terrestre, tel qu’a pu le connaître Lazare, l’ami de Jésus (Jn 11). Elle n’est pas non plus la seule résurrection de l’âme qui se perdrait indistinctement dans une sorte d’Absolu divin oubliant les corps tel que le rêvaient les Grecs. Elle n’est pas la réincarnation temporaire dans une existence supérieure ou inférieure, selon les mérites que nous aurions plus ou moins obtenus dans notre vie par nos propres forces, telle que l’imaginent les bouddhistes. Elle est le plus beau de tous les dons que Dieu veut nous offrir. Un don que Dieu nous dévoile par son Fils Jésus pour nous dire qu’il veut la résurrection pour chacun de nous et pour toujours, si nous voulons bien l’accepter en essayant de vivre déjà, dès maintenant, comme des ressuscités – au service permanent d’un peu plus de justice, de partage, de pardon, de respect, de vérité et d’amour au jour le jour de nos vies d’hommes et de femmes. Il y a de la résurrection à faire chaque jour avant qu’elle ne nous soit offerte, plénière et définitive, au-delà de notre mort”.
Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !