Vous êtes peut-être récemment arrivés à
Asnières, et lors de votre visite de l’église
Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, votre
regard a sans doute été attiré par une
tombe, à proximité du tabernacle : celle
de l’abbé Daniel Joëssel.
Né en 1908, l’abbé Daniel Joëssel est
rapidement habité par la vocation
sacerdotale. Ordonné en 1934, à 27 ans,
il est nommé à la paroisse Sainte-
Geneviève d’Asnières-sur-Seine. Attaché
à la formation spirituelle des jeunes, il
crée plusieurs patronages, camps scouts
et mouvement de jeunesse ouvrière. Il
instaure aussi des célébrations de prière
pour les malades. Lorsque survient la
guerre, il est mobilisé dès septembre
1939. Lieutenant d’artillerie, il sera blessé
le 20 mai 1940. Hospitalisé à Ciney en
Belgique, il mourra dix jours plus tard,
assisté par un prêtre. Il lui confie des
lettres en guise de testament spirituel.
Enterré en Belgique jusqu’en 1949, son
corps est ensuite transféré à Asnières-
Sur-Seine en l’église Notre-Dame-du-
Perpétuel -Secours, à la demande
pressante des paroissiens, où il repose
toujours aujourd’hui.
Il y a un certain temps, j’ai sollicité notre
évêque pour qu’il accepte l’ouverture
officielle au niveau diocésain, de la cause
en béatification de l’abbé Daniel Joëssel.
Peut être proposé comme candidat à la
canonisation tout catholique mort en
odeur de sainteté et ayant les qualités
requises suivantes :
• Réputation de sainteté
• Exercice des vertus chrétiennes de
façon héroïque
• Absence d’obstacles insurmontables
contre la canonisation.
Il faut pour avancer, que se vérifie
aujourd’hui sa réputation de sainteté. Le
Père J. Brissier écrivait ici même avant
l’été « Et si nous osions, nous aussi,
demander l’intercession de ce bon abbé
Daniel ! Car sans miracle, pas de
béatification, et s’il est vraiment saint
pourquoi nous priver de sa prière pour
nous-mêmes, pour nos proches, pour les
pécheurs et pour la paroisse d’Asnières,
en particulier pour la jeunesse à qui il a
tant donné, jusqu’au sacrifice de sa vie. »
En vue d’une possible ouverture d’un
procès en béatification, toutes pièces
d’archives ou de témoignages le
concernant peuvent être transmises au
Curé que je suis.
En février 1939, l’abbé Daniel écrit à
propos des prêtres : « Qu’est-ce qu’un
prêtre ? Vous êtes-vous déjà posé cette
question ? Ce personnage bizarre vêtu
différemment de tous, vivant seul, sans
foyer, sans enfants, ne vous étonne-t-il
pas ? Quelle idée a bien pu germer dans
son esprit pour avoir eu un jour la folie de
quitter ce qui fait le bonheur des autres
hommes : l’amour et l’argent ? Il aurait
pu, comme les autres, se faire une
situation dans le monde, être ingénieur,
officier, médecin, que sais-je ? Non, il a
préféré vivre obscurément, être parfois
méprisé, en tout cas souvent incompris.
Quelle folie, n’est-ce pas ? Et pourtant ce
jugement que porte le monde est bien
superficiel. (…) Il a tout quitté, mais il l’a
fait pour un but splendide, le plus beau
qui soit sur terre. Il a compris tellement,
dès son jeune âge, l’amour du CHRIST
pour les hommes qu’il a préféré à tout
Jésus crucifié pour lui.
Alors avec son coeur, détaché de tous,
attaché seulement à Dieu, il va se donner
tout entier aux âmes ; avec quelle facilité il
pourra alors comprendre toutes les
misères, partager les souffrances, aimer
tous ceux qui viendront à lui ! Ah ! souvent
l’on entend dire que le prêtre n’aime pas ;
quelle erreur ! Il aime son Dieu plus que
tout et toutes les âmes qu’on lui a
confiées. Sa seule souffrance est de voir
qu’il est souvent incompris et que les
âmes, en se détournant du bien et du
devoir, rejettent Dieu pour lequel il vit. »